Le projet e-ROMA procède de la
volonté des équipes GeoMod du LIRIS à Lyon et IMAGINE (INRIA-LJK) à
Grenoble de se rapprocher sur la thématique de l’héritage culturel,
dans un projet aux croisées de leurs expertises respectives en
informatique graphique, en mettant en avant la richesse archéologique
de la région Rhône-Alpes. Le problème de la restitution de statues est
particulièrement important pour le musée Gallo-Romain de Lyon-Fourvière
qui est également partenaire du projet. En effet, le musée possède une
collection de reliefs en pierre importante mais très fragmentaire,
témoignant du haut degré de romanisation de Lugdunum. Le musée souhaite
aujourd’hui profiter de la révolution du numérique pour aider à la
reconstitution d’un certain nombre d’entre elles, et imaginer le
repeuplement de ses éléments architecturaux en statues aujourd’hui
disparues. Le projet e-ROMA fait également intervenir une historienne
de l’Université Paris-Sorbonne, qui a mis sa compétence au service des
nombreux progrès enregistrés depuis vingt-cinq ans dans la connaissance
des œuvres du musée, et plus généralement de la statuaire d’époque
impériale. Un point important du projet e-ROMA réside enfin dans
l’interaction avec un restaurateur d’art spécialiste des statues qui
contribuera au modèle de restauration virtuelle, pour validation de
l’aspect métier, sans pour autant s'assujettir aux contraintes
inhérentes à la manipulation de vestiges réels.
Un premier axe d’e-ROMA consiste à
revisiter la problématique de la numérisation et de la modélisation en
3D d’œuvres d’art, en remettant la précision, la plausibilité et
l’interactivité au centre des préoccupations, et en l’associant à de
véritables possibilités de restauration et de restitution virtuelles,
dans un respect du style de l’époque, avec une traçabilité et un
contrôle des modifications effectuées. Il s’agit tout d’abord de
permettre une meilleure exploitation des relevés laser, sans la
restreindre aux seules étapes de numérisation et de reconstruction 3D.
Il s’agit ensuite de tirer pleinement parti d’œuvres existantes, mais
aussi de connaissances complémentaires pouvant porter sur l’anatomie
humaine ou le comportement du drapé des tissus, ou encore l’histoire
des canons dans le domaine de l’art, des gestes et des outils de
sculpture de l’époque.
Le second axe du projet s’intéresse
quant à lui à la génération de nouvelles statues correspondant à de
nouvelles poses, de nouvelles physionomies, voire même à d’autres
métiers ou positions sociales, de manière à pouvoir compléter et donner
un sens à divers éléments architecturaux issus de fouilles. La notion
de variété est alors importante ainsi que la facilité avec laquelle un
restaurateur ou un sculpteur pourra obtenir un nouveau modèle virtuel,
tout en restant dans le cadre d’hypothèses plausibles. e-ROMA
s’intéresse enfin au problème de la génération de séquences animées
expressives de statues, particulièrement intéressante dans un contexte
de valorisation et de présentation des résultats de restitutions auprès
du grand public.
Dernières nouvelles :
- 24 novembre 2016 : Présentation à
l'ANR de l'ensemble des projets du comité 38, dont e-ROMA.
- Possibilités de stages dans les équipes GeoMod du LIRIS et Imagine du
LJK-INRIA, pouvant aboutir sur le démarrage d'une thèse.
- 11 juillet 2017 : Journée de lancement du projet e-Roma, au musée Gallo-Romain de Lyon Fourvière. - Novembre 2017 : Tong Fu démarre sa thèse au LIRIS sur la restauration virtuelle par assemblage de statues. - Décembre 2017 : Pierre Casati démarre sa thèse au LJK sur l'animation de bas reliefs. - 5 juillet 2018 : Rencontre au LIRIS entre l'équipe locale et Emmanuelle Rosso sur les techniques de sculpture. - 22 mars 2019 : Journée e-Roma au LIRIS entre les partenaires. - 8 juillet 2020 : Point entre les partenaires de Lyon et de Grenoble (en visio). - Septembre 2020 : Extension du projet e-Roma jusqu'à août 2022 suite à la pandémie de Covid.
-10 Mars 2021 : Présentation de nos résultats au colloque ANR Numérique et Patrimoine.
-15 juin 2021 : Réunion Lyon Grenoble (projets pour l'année à venir, en visio) - 6 juillet 2021 : Soutenance de thèse de Tong Fu.
Bibliographie :
[FCD2019]
FAKIR: An algorithm for revealing the anatomy and pose of statues from
raw point sets, Tong Fu, Raphaëlle Chaine, Julie Digne,arXiv:1907.11721 (July 2019)
[CRH2019]
Approximate Reconstruction of 3D Scenes From Bas-Reliefs, Pierre
Casati, Rémi Ronfard, Stefanie Hahmann, GCH 2019 - EUROGRAPHICS
Workshop on Graphics and Cultural Heritage, 6 Nov 2019, Sarajevo,
Bosnia and Herzegovina. pp.109-118
[CSH2019]
3D Design Of Ancient Garments. Mélanie Carrière, Mélina Skouras,
Stefanie Hahmann. GCH 2019 – EUROGRAPHICS conference on Graphics and
Cultural Heritage, 6 Nov 2019, Sarajevo, Bosnia and Herzegovina. pp.1-5
[FCD2019b]Tong
Fu, Raphaëlle Chaine, Julie Digne. Anatomy and pose estimation from
point sets using FAKIR. Journées Françaises d'Informatique Graphique,
13 Nov 2019, Marseille, France. ⟨hal-03252716⟩ (3ème prix du meilleur papier AFIG EGFR)
[FCD2020a] FAKIR: An algorithm for revealing the anatomy and pose of statues from
raw point sets, Pacific Graphics 2020, Comput. Graph. Forum 39(7):
375-385 (2020), HAL : hal-02952951.
[FCD2020b]
Anatomy Changes and Virtual Restoration of Statues, Tong Fu, Raphaëlle
Chaine, Julie Digne, Proceedings of 18th Eurographics Workshop on
Graphics and Cultural Heritage, GCH 2020, Vipain, November 18-19, 2020, pp. 33-42, HAL : hal-03015153.